Tout à commencé il y a deux ans. Alors que nous creusions un gros trou pour notre assainissement non collectif, nous sommes tombés sur une poche de terre et de galets faciles à creuser. Comme c'est rarissime en plein causse, nous avons décider d'agrandir la fosse pour y mettre notre citerne de récupération des eaux pluviales. L'assainissement sera finalement positionné un peu plus loin.

 

Après avoir creusé, nous avons coulé une dalle béton sur un hérisson de pierres trouvées en creusant. Puis ce fut la partie la plus pénible pour moi : enfiller les blocs à bancher en pleine chaleur en les faisant passer par dessus les barres de fer qui renforcent les murs. Lever les bras aussi haut en portant du poids n'est pas très naturel.

Un enduit hydrofugé de 1 cm viendra faire l'étanchéité. Beau volume non? Environ 35000 litres.

Après avoir reçu les matériaux nécessaires (poutrelles, ferrailles, marmites…), ce fut la pose du hourdis avant la longue pause de plus d'un an et demi.

Mais devant le risque réel de passer au travers les marmites et le fait que des étais plongés dans l'eau rouillent assez vite, il a bien fallu reprendre le chantier. Appel à la famille pour le ferraillage.

Avec ce qu'on y a mis, ça m'étonnerait que ça bouge :

– renfort sur talon de chaque poutrelle avec du fer tor de 12

– chapeau sur chaque poutrelle avec du fer de 8 mm sans parler des diverses barres, traillis soudé, renforts d'angles divers et variés…

Il a fallu ensuite coffrer tout ça avec des planches très hautes.

Lundi 9 heures, le camion était là avec 8 m3 de béton tout comme mon père, mon beau-frère et mes voisins.

Ca va plus vite avec le godet du tracteur qu'à la brouette.

C'est bien la campagne, comme autrefois, on se rend service, on se "donne la main" comme on dit. Un service en valant un autre, on n'est jamais assez nombreux au moment des foins.

On en a profité pour couler les fondations d'un mur de soutainement de 32 m de long qui sert à retenir la terre de la géothermie. Mais comme il nous manquait un peu de béton, il a fallu en catastrophe aller chercher 10 sacs de ciment et faire "péter" la bétonnière. Mais avec tous ces bras, en deux heures, ça a été fait.

Du coup, maintenant, j'occupe mes vacances à poser des parpaings. Et dire qu'il va falloir que je l'habille en pierres sèches.

Cette citerne sera connectée au descentes d'eau pluviale venant du toit et de notre terrasse au dessus de la cuisine. Soit une surface de 100 m2 environ. Cela devrait en année de pluviosité normale me ramener 70 à 80 m3 d'eau (de quoi la remplir deux fois dans l'année). Une pompe à surpresseur de 60 l amènera l'eau vers les robinets à l'extérieur de la maison (arrosage, nettoyage…) et aussi vers les toilettes. On a prévu un robinet pour faire tourner les machines à laver mais on attend un peu de voir la qualité de l'eau. Il me reste encore pas mal de travail avant qu'elle soit en service (pose du filtre, de la pompe, raccords…).

Pour le moment, je la contemple. Elle n'est pas belle ma citerne? Pour le prix, elle peut l'être. On en est à 3500 euros d'investissement en la faisant nous même. Ca fait 100 euros le m3. C'est pas donné. Mais cela me permettra d'épargner un peu le Coly dans la vallée duquel l'eau potable qui est distribuée dans le réseau est prélevée. Et ça, ça n'a pas de prix.

Un grand merci à tous ceux qui m'ont aidé à réaliser cette citerne. Cela représente quand même près de 8 jours de travail à temps plein et parfois à plusieurs. Promis, si un jour j'ai des truffes grâce à son eau, je penserai à vous.

Fred